En mémoire de Patrick Jacquemin
Il y a un an, le 19 décembre, 2022, Patrick Jacquemin disparaissait de manière brutale.
Ce n'est que dans le courant du mois de mai 2023 que son décès nous a été rapporté.
A l'occasion de la Commission de Suivie et d'Information du site de Carnoulès en juin 2023, nous avions tenu à témoigner de son engagement concernant la gestion de l'ancien site d'exploitation minière RECYLEX à Saint Sébastien d’Aigrefeuille.
En ce début d'année 2024, nous tenons à rappeler son investissement fondamental au regard du site de Carnoulès, à la recherche de solutions afin de réduire la pollution à partir du stérile où sont déposés des milliers de tonnes de résidus toxiques ou bien à la réhabilitation du sol des parcelles d'exploitation de la mine à ciel ouvert.
Retour sur les années 2010 ...
Dans le courant de l'année 2010, à la suite des démarches engagées par le réseau associatif associé à l'intervention de l'Association des communes minières de France, M. Borloo alors ministre de l'Ecologie avait pris la décision de confier la gestion de l'ancien site minier à l'ADEME.
C'est dans ce contexte, que Patrick en tant que responsable de projet a pris en charge le site de Saint Sébastien et plusieurs arrêtés préfectoraux fixeront la programmation des études et des interventions de l'ADEME .
De nombreuses recherches et études furent engagées tout azimut convoquant de nombreux experts, des bureaux d'études et des chercheurs furent engagées au cours de ces années.
En 2013, au cours d'une visite à Carnoulès avec le Préfet, Patrick Jacquemin annonçait son plan d'action qui fut concrétisé par l'arrêté préfectoral du mois de juillet 2014.
« Dans une première phase la priorité consiste donc à limiter les entrées (et donc les sorties) des eaux depuis ces résidus" expliquait ce mardi Patrick Jacquemin. Pour cela une première enveloppe de près de 2 millions de travaux sera consacrée à refaire tout le réseau hydraulique afin de capter l'eau avant qu’elle ne pénètre dans le massif pollué..."On peut donc penser que les travaux pourront démarrer fin 2014, début 2015" explique Patrick Jacquemin." Comme par exemple collecter les eaux souterraines par des puits de pompage en profondeur (un test est en cours). Si les écoulements étaient faibles, on pourrait même imaginer une épuration classique en sortie ou encore la mise en place d'une phytoépuration... » (extraits article du M.L .)
Vue de la digue du stérile réaménagée (travaux 2016/2017)
Comme il en avait exprimé alors le souhait une campagne de dépistage sur l'imprégnation de la population à l'arsenic fut réalisée auprès de la population par l'A.R.S.
Près de 25 % des personnes impliqués dans ce dépistage présentaient une imprégnation à l'arsenic supérieure à la moyenne.
Le second volet des interventions de l'ADEME portait sur la réduction des ruissellements acides issus de la partie de l'ancienne mine à ciel ouvert et notamment sur la remédiation des sols notamment par la recherche des modalités d'actions de re végétalisation.
Septembre 2021... un bilan et un constat
En septembre 2021, à l'occasion de la réunion de la Commission de Suivi du Site, Patrick Jacquemin présenta un bilan intermédiaire permettant d'envisager la dévolution du site de manière encourageante sur différents points.
Ainsi, Patrick Jacquemin indiquait que les études conduites permettaient de préciser l’origine et les mécanismes de drainage minier acide qui apporte au Reigous des eaux à fortes concentrations en métaux et un pH très acide.
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| CSI du21 septembre 2021 |
Elles permettent également de proposer une hiérarchisation des zones prioritaires pour engager des actions de phyto management et d’atténuation du drainage minier acide.
Un protocole de phyto stabilisation a été
défini et testé sur le site. De plus,
à ce stade un programme de travaux a pu être élaboré et proposé.
A l'occasion du dernier contact pris avant son décès, en septembre 2022 à l'initiative de l'Aigrefeuille et de l'ADPVA, Patrick Jacquemin tenait des propos très rassurants sur les perspectives à attendre.
(ci contre carte des zones à traiter en priorité - Ancienne mine de Carnoulès - Etude de faisabilité du phytomanagement (études TESORA – Eau Géo – INRA)
En ce qui concerne la gestion du secteur de la mine à ciel ouvert (MCO) et nonobstant le dessaisissement de l'ADEME décidé par le ministère de tutelle sur cette partie du dossier, Patrick se voulaoptimiste sur les possibilités de poursuivre les projets de réduction de la pollution évoqués lors de la C.S.I du mois de septembre 2021.
S'agissant de la réduction de la pollution émise à partir du stérile, dossier toujours en charge de l'ADEME, les conclusions des études conduites par ENTEA/COMPOS devaient être rendues en début de l'année 2023.
La connaissance de l'hydrologie du site du stérile devait permettre d'envisager une réduction des émissions souterraines. Et à partir de cette étape, il serait possible de se projeter sur le retraitement des eaux résiduelles issues du stérile.
A cours d'une deuxième phase, la possibilité de la mise en place d'un démonstrateur pilote pouvant traiter les émissions issues du stérile pourrait être envisagée (par actions sur la précipitation de l'arsenic conjuguée avec une action bactérienne). Le traitement des boues issues de ce traitement devrait également être abordé.
Patrick Jacquemin se proposait d'organiser une présentation de ce programme à l'occasion d'une réunion publique devant se tenir à St Sébastien d'Aigrefeuille dans le courant de l'année 2023.
En respect pour cet engagement, pour tous les habitants de la vallée de l'Amous, il est souhaitable que ces actions engagées soient poursuivies avec les mêmes ambitions.
Hasard ou à dessein...Patrick résidait à Ste Foy d'Aigrefeuille (Haute-Garonne, couronne de Toulouse)
C.S.I. : commission de suivi et d'information
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Schéma de phyto management sur la partie "mine" (CSI 21 septembre 2021)
Essai de re végétalisation sur dalle (partie MCO) - CSI du 21 septembre 2021
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